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Billet │ CA : Un vide existentiel

Le Club Africain perd de plus en plus de leaders. Il n’a plus de fédérateur. Même pas un modèle auquel ceux qui aspirent à une éventuelle réhabilitation  puissent vraiment s’identifier. Personne ne semble aujourd’hui ignorer les défaillances et les gâchis d’un club miné par un vide existentiel. Il s’est avéré que se partager la médiocrité, c’est ce qu’on aime le plus dans le monde «merveilleux» des responsables clubistes. D’ailleurs, les vrais, s’il en reste encore, ne s’y retrouvent plus. L’impact est négligeable et les rôles sonnent faux.

A travers ce qu’on ne cesse de laisser entrevoir, de proclamer, en public ou en privé, et bien sûr à celui qui veut bien l’entendre, à travers le discours et les arguments avancés, il n’y a pas dans la thèse des responsables d’aujourd’hui une piste à creuser, une vision et un projet sportif à court ou à long terme. Les dessous d’un avenir pas tout à fait rassurant se profilent de plus en plus à l’horizon. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d’un vrai malaise et d’une profonde interrogation sur un club qui ne travaille plus suffisamment ses fondamentaux. Que ce soit sur le plan purement sportif, ou d’ordre organisationnel et structurel, il cumule les mêmes défaillances et les mêmes dérives.

Le constat n’est pas anodin : l’amour du club et le sentiment d’appartenance à un monument sportif ne font pas partie des priorités absolues de la plupart des responsables du Club Africain. Pas dans le ton, pas dans les matches. Pas bien dans leur peau aussi. Et trop tournés vers la médiocrité.

Le modèle sur lequel on agit est affecté par des considérations qui n’ont plus vraiment de rapport direct avec le sport, encore moins avec les spécificités particulières d’un club pas comme les autres. Tout cela dépasse largement le débat autour de l’idée que l’on se fait des prévalences, voire des impératifs, que chaque bureau directeur adopte dans sa stratégie de travail. L’image du club, telle qu’elle est révélée aujourd’hui, dépend beaucoup trop des dérives dans lesquelles le CA et ses responsables se sont embourbés et dont beaucoup, impliqués de près, en assument visiblement une grande partie. Ce dont ils ne sont plus en mesure de réaliser, encore moins d’atteindre, met à nu cette inaptitude à se relancer sur la bonne voie. Nous entendons le même discours, la même démagogie, le même populisme au sujet de la réhabilitation du club. Mais jamais, ou presque, les débats d’idées, les questions de fond, le sens des bonnes formules.

Au-delà des constats sur les raisons des conflits qui ne cessent d’opposer les différents acteurs et les différentes parties prenantes, des discours qui frisent chaque fois l’inimaginable, c’est l’avenir et la raison d’être du club qui sont aujourd’hui mis en cause. Tous les aléas et les dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur les intentions et les motivations qui font ainsi courir les uns et les autres.

On est aujourd’hui en droit de douter du bien-fondé de ce qui est entrepris ici et là, même si le président de la Fédération vient à la rescousse, tente de recoller les morceaux et d’épargner ce qui reste à sauver. L’impératif d’une possible réhabilitation impose nécessairement des règles et des contraintes bien définies. Mais aussi et surtout une véritable prise de conscience de la part des différentes parties prenantes. Une manière de se racheter même s’il est un peu tard !…

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